La RSE est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable, intégrant 3 volets : économique, social et environnemental c'est-à-dire:
la contribution des entreprises à un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable afin de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs (Rapport Brundtland 1987)
Le volet « économique » est depuis toujours un axe directeur des entreprises, s’engager dans une démarche RSE c’est intégrer aussi, dans sa gouvernance, des considérations sociales et environnementales.
C’est pourquoi on entend de plus en plus parler d’ESG acronyme d’Environnement / Social / Gouvernance (voir ci-dessous).
Pour une entreprise, l’enjeu est d’améliorer sa performance globale et de s’ancrer dans la durabilité dans un contexte:
Ce contexte est le même pour toutes les entreprises. Il y a donc un avantage concurrentiel à s’engager proactivement dans la RSE et à intégrer de manière transverse les 3 volets (économique, environnemental, social) comme leviers de performance et d’innovation plutôt que comme une contrainte.
La RSE a le potentiel d’améliorer le fonctionnement global de l’entreprise, de la rendre plus efficace, plus résiliente, plus agile en challengeant l’existant à travers une analyse et une gestion multifactorielle élargie des risques et des opportunités.
L'amélioration de l'efficacité opérationnelle par une meilleure gestion de la sécurité, des ressources naturelles (eau, énergie) et des déchets, peuvent entraîner d'importantes réductions de coûts*. Ainsi l’investissement dans des « démarches climat » permet d’anticiper l’impact financier de l’explosion des coûts de l’énergie ou des quotas CO2 .
S'il on considère un bâtiment de 20000m2 accueillant des activités tertiaires: la mise en œuvre de différentes mesures telles qu’une optimisation des serveurs et des CTA ou la mise en place de détection automatique et de LED, a permis une réduction de 15% de la consommation électrique soit 900 MWh. Au prix moyen du MWh en 2022 (environ 100€), l’économie annuelle générée est de 90 000€. A ces bénéfices financiers, s’ajouteraient pour certains sites industriels un impact positif sur les quotas CO2 (96€/tonne en fév.22).
S’il on considère la sécurité. Un accident a en premier lieu un impact humain qui ne peut se quantifier. Il a aussi un coût pour l’entreprise qu’il ne faut pas négliger. Ainsi, on admet que le cumul des coûts directs et indirects d’un accident entrainant plusieurs semaines d’arrêt est de l’ordre de 20000€. Au-delà de l’impact sur les cotisations de l’entreprise, la personne devra être remplacée pendant sa convalescence et l’accident impactera certainement la production voire les engagements pris vis-à-vis des clients, il induira peut-être des réparations de matériel, nécessitera une investigation, des échanges avec les autorités et une gestion administrative. Enfin, il y aura éventuellement des poursuites et un impact sur l’image tant en interne qu’en externe. Prendre soin des collaborateurs et faire de la prévention des accidents et maladies professionnelles est avant tout un enjeu humain mais aussi un réel investissement pour l’entreprise.
Les chaînes d'approvisionnement sont désormais internationales et donc vulnérables aux évènements globaux et locaux (conflits, catastrophes naturelles, mauvaises conditions de travail…). Il est donc essentiel d’identifier les éléments critiques au sein de sa supply chain, que ce soit en terme de ressources, de fournisseurs ou de moyen de distribution. L'Harvard Business Review rapporte des exemples d’entreprises qui ont déjà vu la réalisation des risques liés au changement climatique sur leurs activités, leurs revenus ou leurs dépenses.
Ainsi, Bunge, une entreprise agroalimentaire, a déclaré une perte trimestrielle de 56 millions de dollars dans ses segments du sucre et de la bioénergie en raison de la sécheresse en 2010.*
Les inondations de 2011 en Thaïlande ont touché 160 entreprises de l'industrie textile et interrompu près d'1/4 de la production de vêtements du pays, ce qui a entraîné une hausse des prix mondiaux de 28 %.
On pourrait aussi citer le cas des nombreuses entreprises qui ont été paralysées pendant la crise Covid (confinements, ralentissement des flux internationaux).*
Par ailleurs, l’un des fondamentaux du développement durable est le dialogue avec les parties prenantes. Ce dialogue régulier permet à l’entreprise qui en tient compte dans sa stratégie, d’anticiper et réagir aux changements économiques, sociaux, environnementaux et réglementaires au fur et à mesure qu'ils surviennent.
Le GreenDeal qui est en cours de mise en œuvre au niveau Européen va ainsi impacter les entreprises sur de nombreux aspects de leurs opérations et de leur gouvernance (émissions de gaz à effet de serre, usage des produits chimiques, classification des activités selon la taxonomie, reporting ESG…).
Mettre en oeuvre une démarche de performance environnementale et sociale autant qu'économique permet de rassurer des clients de plus en plus soucieux de l’impact des produits qu’ils achètent sur leur santé et sur l’environnement. C'est aussi être en capacité de répondre à des appels d’offre de clients exigeant des certifications telles que ISO 14001 ou 26001 ou les preuves du respect de certains principes RSE. L’intégration de ces sujets de manière systémique devient alors un moyen de se différencier et/ou d’accéder à des marchés.
Selon le British Assessment Bureau**, 25 % de leurs clients qui ont obtenu la certification ISO 14001 ont déclaré s'être qualifiés pour de nouveaux contrats ou en avoir remporté de nouveaux grâce à leur certification.
C'est aujourd'hui aussi un moyen de rassurer des investisseurs qui se tournent de plus en plus vers la finance durable et pour qui l’analyse des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) devient un point clef de leur stratégie d’investissement.
Selon l'enquête mondiale 2015 d'EY sur les investisseurs institutionnels, les investisseurs utilisent de plus en plus les informations non financières des entreprises pour éclairer leurs décisions d'investissement. Dans cette enquête menée auprès de plus de 200 investisseurs institutionnels, 59% des répondants considèrent les informations non financières comme "essentielles" ou "importantes" pour les décisions d'investissement, contre 34,8 % en 2014*.
Les entreprises durables redéfinissent l'écosystème de l'entreprise en concevant des modèles qui créent de la valeur pour toutes les parties prenantes, y compris les employés, les actionnaires, les chaînes d'approvisionnement, la société civile et la planète.
Intégrer les préoccupations environnementales et sociales dans leurs produits et services permet aux entreprises de se réinventer et à innover et de créer de nouvelles opportunités commerciales.
L’ADEME, dans son baromètre de l’éco-conception 2020, indique que 34 %, des entreprises engagées dans la démarche, ont perçu une augmentation du volume des ventes et 30 % une augmentation de leur marge, sur un panel de 394 entreprises françaises interrogées.***
HBR cite Nike qui a intégré la durabilité dans son processus d'innovation et a créé la ligne Flyknit, d'une valeur de plus d'un milliard de dollars. Le Flyknit réduit les déchets de 80% par rapport aux chaussures classiques coupées et cousues. Depuis son lancement en 2012, Flyknit a permis de réduire de 1500 Tonnes les déchets et de passer entièrement du fil au polyester recyclé, détournant ainsi 182 millions de bouteilles des décharges.*
La mise en place d'une stratégie RSE est aussi clef pour attirer des talents pour qui l’engagement des entreprises sur les enjeux environnementaux et sociétaux (y compris le traitement respectueux des fournisseurs) est un pré-requis.
On peut mentionner les 33000 étudiants issus des plus grandes écoles françaises qui ont signé en 2019 le « Manifeste pour un Réveil écologique ».
La prise en compte de la sécurité, de la santé et du bien-être au travail est primordial pour « fidéliser » les collaborateurs. Cela impacte la productivité mais aussi les dépenses liées au turnover. Mettre en place une politique RSE concrète c’est aussi retenir des collaborateurs qui ont envie de s’engager sur ces sujets au sein de l’entreprise ou simplement pour qui la démarche globale de l’entreprise doit avoir un sens au-delà des bénéfices financiers.
* https://hbr.org/2016/10/the-comprehensive-business-case-for-sustainability
** https://www.british-assessment.co.uk/services/benefits-of-iso-certification/
*** https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/4201-barometre-ecoconception-2020.html
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